Portrait de Kyle
Découvrez le portrait de Kyle, Gestionnaire de stocks au Commissariat Hôtelier d'Air Tahiti !

Ce champion de va΄a a intégré Air Tahiti grâce à son sport. Arrivé « par la petite porte » comme il dit, il gère son poste comme sa rame : avec assurance et calme.
Il a commencé comme bagagiste chez Air Tahiti avant de s’intéresser à d'autres offres de poste et réussir à obtenir celui de gestionnaire de stocks au service commissariat hôtelier. Dans ce grand hangar se trouvent tous les stocks de produits consommés dans les avions pour les différentes compagnies aériennes. Les étagères sont longues et hautes dans le « magasin sous douane » où sont stockées toutes les fournitures. Une allée pour Air France, une autre pour French Bee, encore une autre pour Air New Zealand, etc. Impossible de connaître le nombre exact d’articles à moins d’ouvrir les logiciels où tout est répertorié, mais on y trouve l’épicerie, le café, les boissons, les coussins, les couvertures, les pochettes avec les écouteurs… Bref, tout ce qui est disponible dans l’avion pour les voyageurs. Chaque gestionnaire s’occupe de ses compagnies, auxquelles il faut s’adapter pour se conformer à leurs spécificités.
Kyle Taraufau gère les stocks pour Air France et French Bee. Même si c’est bien Air Tahiti son employeur, il travaille directement avec ces deux compagnies internationales pour la gestion de leur matériel utilisé à bord. Il reçoit donc les commandes et arrivages, par bateau ou par avion, et gère leur stockage au « magasin sous douane ». Un inventaire par mois permet de connaître exactement l’état des réserves et de passer des commandes qu’il envoie aux compagnies pour toujours avoir ce qu’il faut à disposition. Sur les grands cartons, des numéros offrent des repères rapides de ce qui reste et ce qui manque. Il faut ensuite préparer tout le nécessaire pour chaque avion : les produits sont entreposés dans « le magasin jour », prêts à partir pour l’armement d’un appareil.
LE JUSTE ÉQUILIBRE ENTRE CARRIÈRE ET PASSION
Après son BTS Marketing, il ne sait toujours pas trop vers quel métier s’orienter. Il commence par travailler dans la grande distribution comme chef de rayon et, en parallèle, il fait du va΄a. « C’est avec la rame que j’ai construit mon petit chemin », explique-t-il. Originaire de la presqu’île, il fait partie du club Tahuareva Tautira et commence à faire des podiums sur de grandes courses. Jusqu’à être remarqué par Air Tahiti Va΄a qui lui propose d’intégrer l’équipe. L’entreprise va aussi lui proposer des missions d’intérim puis des CDD et, finalement, après la réussite du concours, le poste de gestionnaire de stocks. « Aujourd’hui j’ai trouvé un juste milieu entre ma carrière professionnelle et ma passion pour le va΄a. » L’équipe, composée d’une dizaine de rameurs, dont certains ne travaillent pas chez Air Tahiti, est la même depuis cinq ans. Régulièrement sur les podiums, elle fait désormais partie des meilleures équipes de va΄a. En 2017, elle a gagné la première étape de la Hawaiki Nui Va΄a, cassé le balancier sur la deuxième étape et terminé 13e, mais remonté dans le classement grâce à une troisième étape réussie, pour finir troisième au général. Un beau podium ! « La première étape de la Hawaiki Nui Va΄a est la plus stressante. Est-ce que l’entraînement va payer ? Comment sont les autres ? Cinq minutes avant le départ, la pression est vraiment forte. On essaye de rester dans notre bulle et de se focaliser sur notre respiration pour faire descendre la tension. » Cette victoire d’étape en 2017 a motivé l’équipe qui a réalisé qu’elle avait les capacités pour être au plus haut niveau.
LES QUALITÉS DU SPORT DANS LE TRAVAIL
C’est aussi une fierté et une motivation de représenter l’entreprise sur ces courses. « La direction nous encourage, mais sans mettre de pression, elle nous dit de donner le meilleur de nous-mêmes et surtout de se faire plaisir. » Alors, une fois le départ donné, il faut « se souvenir de tous les sacrifices qu’on a fait », savoir « qu’on n’est pas là pour rien », et « tout lâcher ».
Car c’est matin, midi et soir que Kyle Taraufau s’entraîne : vélo, musculation et bien sûr va΄a. Avant d’aller au travail, à la pause de midi et le soir, place au sport. « Le sport m’a appris à être rigoureux, assidu, discipliné. Des qualités que j’utilise au travail. » L’aérien n’était pas un secteur qu’il connaissait et, surtout, il ne se doutait pas de tous les métiers existant au sein de la compagnie locale. « Quand on voit un avion sur le tarmac, c’est incroyable toutes les personnes autour qui gèrent l’appareil avant son décollage. »
Grâce aux anciens du service, il a appris son métier sur le terrain. « Je connaissais la gestion de stocks, mais l’inventaire informatique était nouveau pour moi. J’ai découvert petit à petit tous les cas de figure qui pouvaient se présenter. » Comme l’emergency request, quand il manque un produit nécessaire pour armer un avion et qu’il faut alors le commander en urgence. Mais quoiqu’il arrive, il sait garder son calme. « Quand on rame en compétition, on apprend à gérer son stress, ce que j’applique aussi dans mon métier. »